L'égrappage, le foulage, le pressoir

Après les vendanges, on ramène le raisin à la cave et on l'égrappe grâce à l'égrappoir, machine sophistiquée qui sépare donc la grappe du raisin. Le seul problème est que les personnes les mieux membrées ont une tendance à appuyer par inadvertance sur le poussoir stop ce qui ralentit indéniablement la production.

Ensuite soit on laisse macérer le raisin pendant une dizaine de jours (notamment pour les vins rouges afin qu'ils prennent entre autres la couleur, car la pulpe interne est translucide au départ), soit on le foule directement aux pieds puis on le met dans le pressoir pendant quelques heures afin d'extraire le maximum de jus. Un contrôle minutieux de la pression appliquée est nécessaire sans dépasser 120 bars. La fermentation peut ensuite commencer en cuve.

Identités multiples

N'ayant aucun problème de bi ou multipolarité, c'est avec joie que je réponds favorablement, lorsque l'on m'interpelle, aux multiples appellations d'origine souvent capilotractées. Voici la liste de mes quelques surnoms, avec entre parenthèses, la personne qui l'utilise majoritairement :

- David (Aline)
- Jeune Padawan (renaud)
- Petit chef (Aline)
- Jean-David (camille)
- Jean-Francis (etienne)
- Jean-charles (agnés)

Alors pourquoi ne pas utiliser mon vrai prénom ? Cela reste un mystère que je n'ai pas encore élucidé !

Les vendanges

Levé à 6h30, café pti-dej à 7h00 pour être dans les vignes à 7h30, pause repas vers 9h30 avec plein de produits délicieux, sucrés ou salés, et du bon vin, fin vers 12h00 suivi de l'égrappage, repas vers 14h00, suivi de la sieste indispensable.

Sécateur à la main droite (pour les droitiers), on attaque la grappe avec délicatesse (le maître mot!) en la soupesant de la main gauche. On remplit les seaux, que l'on vide dans des caisses que l'on vide, parfois, dans des comportes (caisses plus grandes). On sélectionne le raisin lors de la coupe : si moisies (l'oidium est le champignon ennemi des vignerons), si trop jeunes, si bouffées par les sangliers, les grappes sont laissées. La crème de la crème est sélectionnée. Une deuxième sélection est réalisée avec délicatesse lors de l'égrappage par la boss.

La bonne ambiance sur fond de blagues belges est de mise. On peut apercevoir des vols de grappes de raisins moisis au-dessus de nos têtes, ce qui peut se transformer rapidement en bataille viticole. Des bobos épidermiques peuvent survenir dus à un mauvais maniement du sécateur mais le pansement waterproof n'est jamais bien loin.

Une fois les caisses remplies, on charge le camion ou le tracteur puis direction la cave pour l'égrappage, la pression et la mise en cuve.

Le domaine

Le domaine des Mathouans est géré d'une main ferme mais avec délicatesse par Aline la patronne épaulée par Renaud, son mari, qui travaille aussi dans un autre vignoble, ainsi que leurs deux enfants Mathis et Titouan. Cela fait six ans qu'ils ont décidé de changer de vie, de quitter leur terre natale, la belgique, et de travailler au milieu des vignes roussillonnes en mode biodynamique, à Latour de France.

Le domaine est composé de 10 hectares de vignes avec différents cépages. Pour les légumes, ils ont un potager, pour les oeufs, ils ont des poules, pour labourer, ils ont un cheval, pour la sonnette, ils ont deux chiens et deux oies, pour piquer la bouffe qui traine, ils ont deux chats et donc pour boire le sang du christ, ils ont plein de vignes.

Ils sont aidés, pendant les vendanges, de plein d'amis qui viennent essentiellement de belgique. De temps en temps, un stagiaire est de la partie. Cette année, c'est moi !

Intro...Mais pourquoi donc ??

Donc me voilà en terre roussillone, à Latour de France, dans le vignoble biodynamique d'Aline et Renaud, le Domaine des Mathouans, pour environ 6 semaines.

Mais que fais-tu là Pakal Brutal ? Tout a commencé par une lecture de la bande dessinée "Les ignorants" d'Étienne Davaudeau qui met en scène le vigneron Richard Leroy et lui-même et qui raconte leur passion mutuelle, à savoir la bande desinée et la viticulture bio, ce qui m'a donné follement envie d'acquérir, plus tard, un vignoble biodynamique mais aussi de dessiner. Étant un piètre dessinateur, je mise tout sur le vin ! Ayant du temps disponible actuellement, j'ai donc trouvé un domaine bio dans le sud de la France où je vais apprendre, aider, travailler pour éventuellement plus tard devenir un Prince bio dans mon chateau viticole.

Je vais présenter dans ce blog, le domaine, l'équipe, les méthodes, les cépages et toutes mes impressions...pas au jour le jour, mais plus selon les étapes viticoles : des vendanges à la dégustation.
N'étant pas très soigneux, ce blog va me forcer à prendre un maximum d'informations et de les garder en mémoire sur un serveur, sans doute, californien.

Tout ce que je peux dire pour l'instant, aprés 4 premiers jours de découverte, c'est que je suis vraiment bien tombé.